Actu Club
Sialevailea Tolofua : Je vais très bien. J’ai bien récupéré même si personnellement j’ai dû enchaîner avec un départ rapide pour l’Afrique du Sud. Aujourd’hui je réalise à peine que j’ai joué mon premier match en Top 14. J’aurais aimé le gagner mais je crois que nous avons donné une belle image de nous. Je suis extrêmement fier de moi mais aussi de tous les jeunes qui ont disputé cette rencontre.
Raphaël Portat : Ce qui s’est passé samedi dernier est positif et nous en gardons un très bon souvenir. Nous sommes vite revenus à la réalité car Thomas, Lucas et moi, nous préparons notre déplacement à Bayonne avec les Espoirs.
Thomas Alary : Je me suis plutôt bien remis de ce match. Nous avons eu de bons retours des coachs, de nos proches. Ils étaient fiers de nous et je crois que c’est l’essentiel.
Lucas Vignères : Je dirais que c’est dur de s’en remettre dans un premier temps parce que pendant deux jours on ressent de l’euphorie et on reçoit beaucoup de messages. Je redescends de mon nuage non sans fierté. Je suis agréablement surpris des commentaires des gens sur notre prestation et de l’ampleur que ce match a suscité.
Depuis, j’ai revu la rencontre plusieurs fois et de toutes les manières possibles, avec ou sans commentaires… je ressens de la fierté à chaque fois.
R. P. : Ce qui était drôle c’est que nous connaissions le terrain pour y avoir joué lors de la phase aller avec les Espoirs, et il n’y avait pas grand monde ! Jouer dans ce même stade plein, à La Rochelle, c’est impressionnant. Le contexte et l’environnement ne nous sont pas familiers mais une fois sur le terrain, on retrouve les repères rugby. Même s’il y avait beaucoup de jeunes dans nos rangs, ce sont aussi des joueurs avec des références à ce niveau comme Joshua Brennan, Théo Ntamack, Léo Banos ou Paul Costes. Ils nous ont guidé.
L. V. : Je me suis beaucoup projeté petit sur un potentiel match en professionnel. J’ai rêvé comme tout jeune rugbyman en herbe de placer une interception décisive de 80 mètres ou de donner la victoire à mon équipe. Mais la réalité s’est aussi bien passée. Nous avons fait face à des joueurs très expérimentés et aguerris à ce niveau-là, que nous respectons beaucoup. Je voulais surtout rester compact en défense, solide et ne pas rater de plaquage. En attaque je souhaitais rester sobre et faire ce que je sais faire ballon en mains. Je suis satisfait dans l’ensemble même si je sais que ma performance est largement perfectible.
S. T. : Comme j’étais remplaçant, j’ai vécu la première mi-temps sur le banc et j’étais un peu stressé mais surtout très excité. Quand on marquait des points, tout le monde criait et encourageait sur le bord du terrain donc ça m’a permis de rester mobilisé. J’étais très motivé pour donner le meilleur quand j’allais rentrer. Ensuite, c’était énorme. Le bruit, l’ambiance, le rythme, la vitesse. J’ai eu la chance de marquer et je m’en souviendrai toujours, évidemment. La puissance des impacts est plus intense, je pense que c’est ce qui m’a le plus surpris.
Pour l’anecdote, je suis la trace de mes grands frères Christopher et Selevasio depuis que je suis petit. Les deux ont débuté sous le maillot Rouge et Noir et Selevasio, c’était déjà à Marcel Deflandre. Le clin d’œil est beau ! Je me dis que le destin est bien fait et je suis d’autant plus fier d’avoir réalisé mon premier match à La Rochelle.
T. A. : Dès le lundi, nous avons mis une équipe en place à l’entraînement, dont beaucoup de jeunes faisaient partie tandis que les joueurs pros habituels préparaient déjà le déplacement en Afrique du Sud. Plus tard dans la semaine, les coachs m’ont dit que je risquais d’être dans le groupe et lorsqu’Ugo a officialisé la composition, j’ai véritablement réalisé. Comme tous les autres, j’ai ressenti de l’excitation mêlée à un peu de stress et d’appréhension mais je crois que j’étais surtout très heureux et fier. Nous avons pris une dose de pression lors de la publication de la composition de La Rochelle. Car ce sont tous des joueurs confirmés, certains nous ont fait vibrer et sont des internationaux que l’on voit jouer à la télé.
Je suis issu de la région toulousaine et ce club est un rêve pour moi depuis mon plus jeune âge. Jouer pour la première fois avec les professionnels, à La Rochelle, à 18 ans, est à ce jour le plus beau souvenir de ma vie et restera à jamais un moment fort. C’était un rêve d’enfant, que j’osais à peine imaginer.
R. P. : Nous savons que le staff peut faire appel à nous à tout moment durant la saison, compte tenu du calendrier chargé de l’équipe professionnelle et des phases internationales. Cette semaine-là, nous étions susceptibles d’être sur le pont mais je pense que jusqu’à ce que la composition soit officielle, personne ne s’est vraiment projeté. Ensuite, c’est l’impression qu’un rêve se réalise. Quand on arrive au Stade Toulousain, on ressent la motivation pour rester le plus longtemps possible au sein du club. Je voulais gravir les échelons petit à petit. Il y a l’entrée au Centre de Formation, qui force à se donner de l’exigence dans le travail. Je me dis qu’il faut y croire si on se donne toutes les chances d’y arriver et ce premier match arrive comme une validation de ce travail préparatoire. Ce n’est pas une finalité mais une récompense qui donne envie d’y retourner.
S. T. : Je voyais en début de semaine que les jeunes étaient intégrés pleinement aux entraînements, mais bien plus que d’habitude. On préparait vraiment le match. Lorsque j’ai compris que j’allais jouer, j’étais très heureux et ému aussi. Le Stade Toulousain c’est mon club, c’est plus qu’un rêve. J’ai parcouru toutes les catégories jeunes depuis l’école de rugby donc ça représente beaucoup pour moi.
J’ai immédiatement appelé mes proches et ça m’a fait du bien de partager cette nouvelle avec eux. Je sais qu’ils vivent ça comme une récompense, comme je peux le ressentir de mon côté.
L. V. : Sur le terrain, je suis persuadé que ça nous a aidé mais nous nous sommes appuyés sur tous les joueurs autour de nous qui comptent déjà des matchs en pro. J’ai pas mal de repères défensifs acquis en Espoirs avec Paul Costes, Valentin Delpy ou Célian Pouzelgues, je pense que ça m’a servi de point d’ancrage.
Après le match, j’ai adoré vivre le moment des célébrations avec nos familles auprès des autres jeunes. On se côtoie depuis longtemps et ça a décuplé les émotions. J’étais déjà ému de retrouver mes proches au bord du terrain, alors partager cet instant avec les autres… quel bonheur !
R. P. : Nous avions en tête les matchs de la saison passée à Clermont ou Montpellier, remportés avec de nombreux jeunes sur la feuille de match. La motivation a été trouvée dans ces rencontres où les joueurs étaient à la fois décomplexés, sérieux et appliqués, respectant finalement les principes de jeu du Stade, que l’on nous inculque depuis des années. Nous voulions surtout faire preuve de caractère et ne pas trop diminuer le niveau de jeu de l’équipe en l’absence des titulaires.
T. A. : C’était positif pour tout le monde. Nous avions des connexions évidentes sur le terrain par notre expérience en Espoirs ou même dans les catégories plus jeunes ainsi que notre entente lors des entraînements. Le statut de challenger nous collait à la peau avant ce match et nous voulions montrer nos qualités en faisant honneur au maillot.
Le fait d’être de nombreux jeunes nous a enlevé un peu de pression finalement, et les joueurs expérimentés présents nous ont énormément apporté, à commencer par Cyril Baille.
T. A. : Côtoyer de grands joueurs au quotidien nous permet d’apprendre beaucoup. Tout le monde est dans la transmission, le partage de connaissances et l’échange. Chaque semaine, j’apprends de nouvelles choses tactiquement, techniquement ou mentalement. C’est incroyable.
L. V. : En termes de résultat chez les Espoirs, la première moitié de la saison se passe bien car on est en tête avec seulement une défaite. On s’entraîne aussi chaque semaine avec les pros et ça nous permet d’intégrer progressivement un monde qui demande beaucoup d’exigence et de travail. Je pense qu’on arrive à faire preuve d’humilité car on sait que la route est longue avant de faire partie de ce milieu-là. La philosophie de jeu que je pratique depuis très jeune au Stade est la même chez les pros donc je ne suis pas perdu. C’est un point qui facilite l’adaptation.
S. T. : Voir les grands évoluer chaque jour, c’est déjà riche d’enseignements. Tous ces joueurs sont d’un très haut-niveau. Je m’inspire beaucoup de ceux qui sont formés au club et qui ont une grande carrière. Je trouve aussi un joueur comme Mathis Castro Ferreira exemplaire car il est encore très jeune et a su saisir la chance qu’on lui a donné, travaillant énormément chaque jour. J’essaie donc de suivre la trace de ces joueurs tout en me faisant confiance pour répondre présent dès lors que l’on fait appel à moi.
R. P. : On sait que les coachs des pros sont sensibles à nos prestations en Espoirs le week-end. Cela nous oblige à être performants et sérieux lors de chaque match et chaque entraînement. Tous les joueurs veulent montrer leurs qualités, ce qui augmente obligatoirement notre niveau de jeu. Au club, nous attachons beaucoup d’importance au championnat Espoirs et nous espérons conserver notre titre à la fin de cette saison.
Quand on est au contact des pros, on sait que l’on évolue aux côtés de certains meilleurs joueurs du monde à leurs postes et d’entraîneurs qui ont tout connu également. On les regarde beaucoup et on essaie de reproduire ce qu’ils font ou nous disent de faire. Personnellement, quand Jerome Kaino par exemple me donne un conseil dans les rucks, je le respecte !
T. A. : La formation est au cœur du projet du Stade Toulousain, nous le savons. Depuis que nous sommes au sein des équipes jeunes du club, nous employons le même vocabulaire sur les lancements et la philosophie de jeu, donc nous ne sommes pas perdus aujourd’hui. Nous connaissons les attentes des coachs et dirigeants envers les jeunes joueurs et ça nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes. Nous réalisons tous les jours la chance que nous avons de compter d’anciens joueurs de renom dans les staffs des Espoirs et des pros, et des experts dans leurs domaines respectifs. Leur apport est plus que bénéfique au quotidien.
S. T. : Mon objectif premier est de décrocher ce titre en Espoirs parce que, quoi qu’on dise, ça passe par là avant tout. Je crois beaucoup à cette notion de l’effort et du sérieux la semaine pour être performant le week-end. Je veux être régulier dans mes prestations et jouer un maximum !
R. P. : Ce grand bain contre le Stade Rochelais donne envie de regoûter à ce niveau, évidemment, mais nous savons le travail à fournir pour prétendre à reporter ce maillot. Personnellement, j’espère enchaîner les rencontres en Espoirs et postuler chaque semaine à une potentielle sélection en équipe première. Collectivement, je nous souhaite de décrocher un troisième titre consécutif en Espoirs. Je crois que nous l’avons tous en tête et que nous pouvons le faire si nous respectons nos rôles et notre exigence au quotidien, en restant unis.
T. A. : Je compte donner le maximum de moi-même à chaque fois que je foule une pelouse, à l’entraînement ou en match, en Espoirs ou en pro, si mes performances le méritent.
L. V. : Je partage l’avis des autres. J’aimerais aussi ajouter que nous sommes des jeunes du Centre de Formation et que les études sont au cœur du double-projet que nous menons. Je crois que nous saisissons ses enjeux et l’importance de suivre des études avec sérieux, en plus du rugby. Ça nous permet de nous aérer l’esprit.