Kalvin Gourgues : l'accomplissement du double parcours

Le Centre de Formation du Stade Toulousain confirme sa position de référence dans le paysage du rugby français. Cette année encore, il est élu meilleur CDF de France, une distinction qui récompense l'excellence des résultats scolaires et la promotion en équipe première des jeunes joueurs formés au club.

Parmi ces talents prometteurs, un joueur enchaîne les bonnes performances lorsqu’il est aligné : Kalvin Gourgues. À 19 ans seulement, il s’est révélé cette saison en s’illustrant sur les terrains lors des périodes de doublons.

Tout juste titré Champion de France avec l’équipe Espoirs, nous avons échangé avec lui autour de son approche du double projet et de sa façon de jongler entre les études supérieures et sa carrière quasi-professionnelle. Il en est conscient, la réussite des pensionnaires du Centre de Formation est largement impactée par le versement de la Taxe d’Apprentissage de la part des entreprises.

Bonjour Kalvin, après plus de 8 ans passés au Stade, tu es un pur produit de la formation toulousaine. Qu'est-ce que t'a apporté ce parcours et comment vis-tu ton expérience au Centre de Formation ?

“J’ai appris sur tout ici, j’ai grandi. Sur le savoir vivre, les qualités humaines, et bien-sûr le rugby. On apprend bien au Stade, grâce au staff qui nous encadre et qui mise sur tous les aspects de la préparation. On nous encourage à construire notre double projet et à le poursuivre.

Je me sens très bien au Centre de Formation, et ma première année s’est super bien déroulée. Au début, de jongler entre les espoirs, les pros et les études était un rythme difficile à trouver mais l’encadrement m’a aidé à trouver des solutions, notamment autour de l’organisation et du projet scolaire.”

Quelle formation suis-tu grâce au Centre de Formation et qu'est-ce que cela t'apporte ?

“Je suis actuellement un BP JEPS spécialisation rugby. Cette formation me permet d’acquérir des connaissances autour de l’entraînement dans la formation de toutes les catégories, et notamment des plus jeunes, de 6 à 12 ans. Grâce à cette formation, je peux voir les choses d’un autre point de vue, différent de celui de joueur, que je me fais depuis tout petit. Quand nous sommes plongés dans le rythme de joueur, on ne se rend pas compte de tout ce que cela englobe d’entraîner un groupe.”

Pour toi, pourquoi est-il important de poursuivre des études en parallèle de ta carrière ?

“Avoir autre chose que le rugby, à côté, c’est vraiment important. On est dans une bulle, on s’entraîne tous les jours, ça rythme notre vie et à certains moments, ça peut devenir un peu difficile en cas de coups d'échecs. Quand on est frustré par rapport à une situation, arriver à sortir du rugby c’est réellement un plus. On peut rencontrer de nouvelles personnes, s’intéresser à autre chose. Ça permet de s’aérer l’esprit et de retrouver plaisir quand on revient sur le sportif.”

Qu’est-ce que les cours t’apportent au quotidien ?

“Ils me font voir de nouvelles têtes, qui changent de celles que je côtoie avec le rugby. Même si ma formation fait qu’on reste toujours sur le même sujet, c’est une perception des choses différente. Ça m’apporte une vision sur l’avenir au-delà du rugby. Je suis actuellement cette formation-là, mais je pense déjà à ce que je vais faire par la suite pour la compléter et continuer mon projet.”

Ce sont les entreprises qui financent le Centre de Formation en versant leur taxe d’apprentissage. Pourquoi est-il crucial que celles-ci continuent à nous soutenir ?

“C’est nécessaire pour que les joueurs arrivent à maintenir leurs doubles projets ambitieux. Je pense notamment à Joel Merkler et Clément Vergé. De bons exemples, qui suivent tous deux des cursus exigeants. Grâce à la taxe d’apprentissage, tout a été mis en place pour qu’ils puissent maintenir leurs formations et à la fois intégrer l’Équipe 1 à plein temps cette année. C’est grâce aux entreprises qui nous soutiennent qu’on peut se décharger de l’organisation et du budget scolaire et se concentrer à fond sur les études et le rugby.”

Le CDF a à nouveau été classé comme le meilleur du TOP 14 cette année. Selon toi, qu’est-ce qui fait la qualité de la formation toulousaine ?

“Ici, rien n’est laissé au hasard. Évidemment, le sportif est l’atout majeur, c’est une grosse partie du travail et je pense qu’on est l'un des CDF avec le plus de potentiel. On le voit avec les résultats des Espoirs, c’est la 2ème année consécutive qu’on remporte le titre de Champions de France. Mais ça va largement au-delà de ça. L’accompagnement de tout le staff, dans la santé, l’alimentation, le scolaire et même le savoir-être, fait que le Centre permet aux jeunes comme nous de s’affirmer dans tous les domaines. Tout ce travail autour de la formation, cet écosystème mis en place, révèle des jeunes sérieux, ambitieux, qui réussissent tant scolairement que sportivement. Cela donne une motivation supplémentaire à tout le monde.”